Soutenance de thèse : Sacha Beniamine

Vendredi 06 Juillet 2018, 14:00
Organisation: 
Sacha Beniamine (LLF)
Lieu: 

ODG – Salle 153

Sacha Beniamine (LLF)
Classifications flexionnelles. Étude quantitative des structures de paradigmes.

Dans les systèmes flexionnels, il arrive que des propriétés morphosyntaxiques soient exprimées différemment d’un lexème à l’autre. Pour décrire ces systèmes, il est usuel d’énumérer un petit nombre de classes flexionnelles formant une partition des lexèmes. Les systèmes flexionnels suivent cependant une organisation beaucoup plus complexe, et en raison d’un flou méthodologique, les travaux sont souvent en désaccord sur l’inventaire exact des classes.
Cette thèse se place dans la perspective Mot et Paradigme et élabore des outils computationnels permettant d’observer précisément la structure de similarité des systèmes de classes flexionnelles en se fondant sur des lexiques de formes fléchies. Nous étudions les verbes de l’arabe, de l’anglais, du chatino de Zenzontepec, du chatino de Yaitepec, du français, du navajo, du portugais européen, ainsi que les noms du Russe.
Dans une première partie, nous proposons de décrire le comportement flexionnel des lexèmes au moyen des alternances entre leur formes. Nous présentons un algorithme pour inférer automatiquement des patrons d’alternances reliant deux formes de surface d’un même lexème. Nous employons ces patrons pour quantifier le problème de remplissage des cases de paradigme. Dans une seconde partie, nous nous interrogeons sur la structure de similarité des systèmes flexionnels. Nous commençons par classer les lexèmes en microclasses, fondées sur l’identité du comportement flexionnel. Celles-ci sont nombreuses, et parfois très similaires entre elles. Nous proposons ensuite un algorithme fondé sur la longueur de description permettant de regrouper les microclasses en un petit nombre de macroclasses correspondant à la notion traditionnelle de classe flexionnelle. Enfin, nous montrons que le modèle le plus fidèle pour décrire les similarités au sein de ces systèmes est un treillis dont chaque nœud constitue une classe flexionnelle. Pour déduire cette hiérarchie à héritage multiple des patrons d’alternances, nous employons l’analyse de concepts formels.