Structure des événements

Responsable : B. Gehrke
Participants : P. Caudal, B. Fradin, B. Gehrke, A.Kihm. 

Cette opération est centrée sur la sémantique des verbes et la notion de structure évènementielle dans le lexique et la syntaxe, et par rapport à la structure argumentale. On vise à réfléchir par ailleurs sur l'aspect lexical de l'évènement (son Aktionsart, sa (a)télicité etc.)  et sur l'interaction de l'aspect lexical et grammatical ((im)perfectif etc.) à travers les langues. A partir de Davidson (1967), qui poursuit la réflexion de Reichenbach 1947, on considère la structure argumentale d'un verbe come n'étant pas simplement constituée des entités impliquées dans la situation décrite par le verbe (e.g. le frappeur et le frappé dans un verbe comme 'frapper'), mais aussi  d'une place argumentale réservée à l'évènement même ('le frappement'). Comme les arguments nominaux, l'argument évenement peut être modifié par des modifieurs de manière ou d'autres (cf. 'la maison avec la cheminée dans les bois', et' lire avec une torche dans les bois') et peut être repris par une anaphore pronominale (cf.  'C'était rouge', et 'C'est arrivé hie'r).  Les évènements ont été divisés en différents sous-types, tels qu'activités, accomplissements, achèvements (dans la terminologie de Vendler 1957). Quant aux états, certains les considèrent comme des entités ontologiquement distincts des évènements, sur la base d'un certain nombre de critères. Maienborn (2007) affirme par exemple que seuls les évènements sont perceptibles (cf. 'J'ai vue Marie lire le journal' vs. '??J'ai vu Marie être blonde'). Il est clair par ailleurs que les verbes peuvent faire référence aux évènements comme aux états, et que ceci est vrai aussi des catégories non verbales qui en dérivent, comme les nominalisations (tels que construction) ou les adjectifs déverbaux (e.g. Intéressé, irritant, mangeable). Plusieurs questions se posent à l'égard des évènements avec les catégories non verbales. Par exemple: les catégories non verbales héritent-elles toutes les propriétés des verbes dont elles dérivent (ou auxquelles elles sont reliées morphologiquement)? Quels genres d'évènements/états associés à un verbe  peuvent dériver quel type de noms et d'adjectifs déverbaux, en d'autres termes, y-a-il des contraintes d'input? Si on prend au sérieux l'analogie avec le domaine nominal citéé plus haut, on peut essayer de transférér au domaine verbal la distinction entre type et token introduite dans le domaine nominal par Carlson  (1977), et explorer ainsi les disinctions entre types et tokens d'évènements/états. Pour répondre à ces questions nous envisageons aussi d'analyser les différents types de modification adverbiale et adjectivale, tant dans les catégories verbales qu'avec les catégories non verbales.