Membre associé
Statut : Doctorante
Adresse :
LLF, CNRS – UMR 7110
Université Paris Diderot-Paris 7
Case 7031 – 5, rue Thomas Mann,
75205 Paris cedex 13
E-mail : ppjnat928@ubgznvy.pbz
Titre : Les propositions relatives en chinois cantonais : le traitement et l'analyse
Date de soutenance : 2019-09-30
Inscription : 2015 à Paris-Diderot
Jury :
Résumé :
Cette thèse explore les mécanismes sous-jacents le traitement des propositions relatives en chinois cantonais, qui implique une combinaison atypique de tête-initiale dans le syntagme verbal (VP) et tête-finale dans le syntagme nominal (NP). Le point de départ de cette étude consiste à déterminer s’il existe une asymétrie sujet-objet dans le traitement des propositions relatives. Deux expériences de production et deux études de corpus ont été menées à ce propos. Les résultats montrent, d’un côté, un biais structurel dans le traitement des relatives, de l’autre côté, un impact de la (dis)similarité des traits des arguments des relatives objet, ce qui est conforme à l’hypothèse de la Minimalité Relativisée aux traits: les relatives sujet sont plus faciles puisque il y a une relation structurelle locale entre la tête sujet et la lacune; les relatives objet sont plus difficiles en raison d'une intervention du sujet, mais uniquement dans la mesure où l’intervenant sujet partage les mêmes traits avec la tête objet; si le sujet et l’objet ont des traits dissimilaires, les effets d'intervention du sujet sont réduits ou absents.
Afin de mieux expliquer les détails des effets d’intervention en Cantonais la structure des expressions nominales (noms nus, syntagmes Cl-N, syntagmes Num-Cl-N et syntagmes Dem-Cl-N) et la dérivation des relatives ont été examinées. La structure des expressions nominales est liée à leur interprétation: différentes projections fonctionnelles au-delà du NP (classificateur, numéral et démonstratif) attribuent des interprétations différentes. Le relativiseur ge3, en tant que classificateur, fonctionne comme un opérateur ι, modifiant le type et l’interprétation de la tête. Le résultat d'un test de jugement d’acceptabilité que nous avons conduit montre que les relatives en cantonais (avec et sans relativiseur) sont dérivées par une opération de montée (raising) de la tête. De plus, dans les constructions relatives avec un démonstratif et un classificateur précédant le nom (NP), ceux-ci font partie de la tête et contiennent un trait fonctionnel qui est pris en compte pour estimer l'effet d’intervention.
En résumé, l’effet d’intervention relativisé aux traits en cantonais comporte un système de calcul complexe qui implique plusieurs traits nominaux. La difficulté du traitement d’une relative objet (déclenchée par l'intervention du sujet) augmente avec le degré de similarité des traits entre les arguments.