Gabriel Thiberge

ATER & Post-doc

GT

0000-0002-9727-7860

Statut : Post-Doc

Adresse :

LLF, CNRS – UMR 7110
Université Paris Diderot-Paris 7
Case 7031 – 5, rue Thomas Mann,
75205 Paris cedex 13

E-mail : tnoevry.guvoretr@paef.se

Présentation générale

I did my PhD at the LLF between 2017-2020. My thesis explores the social meaning of partial interrogatives in French, both in adults and children (age 3-11). I bring forth empirical data (corpus+experiments) supporting the idea that the many variants available to French native speakers do not convey the exact same meaning. Some variants are associated with social stereotypes such as richness, higher education or frequent reading. Some variants are more suitable to formal contexts than other. And some variants are considered 'Good French', which is a French that respects the sociolinguistic norm but that (almost) nobody speaks in everyday life. Given these elements, each variant conveys something different about the person uttering or writing it, and here variation becomes a tool to be used in interaction. In L1 acquisition, children exhibit -- very early on -- some associations between linguistic forms and social stereotypes. In both comprehension and production, the use of all available variants evolve with time during childhood, before becoming more or less adult-like.

To do all this, I developed new/adapted experimental paradigms, and conducted thorough analyses of the data, both from the experiments and corpus studies. For theses analyses, I used frequentist methods at first, and then switched to Bayesian modeling, to better take into account the specificities of the data.

After a year teaching as an ATER at the University of Lille, I've been back in the LLF/Labex EFL as a postdoc from October 2021 to September 2022. I helped with the statistical analyses of many research projects, but also on the developing of experiments that can yield truly analyzable data.

From October 2022 onwards, I integrated Heather Burnett's SMIC project (Formal Models of Social Meaning and Identity Construction through Language - a European Research Council funded project: http://www.socialmeaning.eu/) as a postdoc. The goal is to help develop a game environment for collecting quantitative sociolinguistic data, in a way compatible with psycholinguistic methods and inferential approaches. With this work, the aim is to better understand how people use and interpret sociolinguistic variation in diverse -- but controlled -- social environments ('worlds').

Thèse

Titre : Acquisition et maîtrise des interrogatives partielles en français : La variation sociolinguistique comme outil interactionnel

Directeur :
  Barbara Hemforth

Date de soutenance : 2020-12-14

Inscription : 2017 à Université Paris Cité

Jury :

  • Rapportrice : Aliyah MORGENSTERN (Professeure, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3)
  • Rapportrice : Sarah SCHIMKE (Professeure, Technische Universität Dortmund)
  • Examinateur : Olivier BONAMI (Professeur, Université de Paris)
  • Examinatrice : Heather BURNETT (Directrice de Recherche, Université de Paris - CNRS)
  • Examinateur : Christophe PARISSE (Chargé de Recherche, Universite? Paris Nanterre – CNRS, INSERM)
  • Directrice : Barbara HEMFORTH (Directrice de Recherche, Université de Paris – CNRS)

Résumé :

Ce travail explore la variation en matière de production et de réception d’interrogatives partielles en français, et certains aspects de leur acquisition. Les phrases interrogatives partielles du français présentent une grande variété de formes et l’élément interrogatif peut notamment être après le verbe (in situ) ou avant (antéposition, accompagnée ou non d’une inversion verbe-sujet).
Cette variation a été reliée à des contraintes syntaxiques, phonotactiques, pragmatiques, ou encore à des enjeux sociolinguistiques. Des théories syntaxiques établissent notamment une différence de complexité entre les formes interrogatives, qui expliquerait la production précoce générale de formes in situ par l’enfant francophone : ce type serait le moins coûteux à produire.
Après l’introduction au Chapitre 1, le Chapitre 2 montre la nécessité d’enrichir les données disponibles, chez l’enfant et l’adulte, pour une vision multifactorielle du phénomène variationnel. Le besoin de considérer la variation sociolinguistique comme un outil est avancé. La concurrence de formes linguistiques permet à l’individu de construire et modifier son masque social (persona) dans l’interaction. Les enfants doivent développer cette capacité pendant leur acquisition du langage.
L’approche est empirique, comme expliqué dans le Chapitre 3, sur base de données de corpus et expérimentales. Le Chapitre 4 analyse des données de français oral spontané des années 1960-2000 (projets ESLO, EPAC). En intégrant la formalité du contexte interactionnel et le caractère fondamentalement social et utilitaire du langage, les données témoignent d’une utilisation spécialisée des formes interrogatives. Les variantes ne sont pas utilisées de la même façon dans tous les contextes, et certaines sont utilisées en fonction de la stratégie argumentative de la personne qui les produit.
Ces observations de corpus sont croisées et systématisées par des protocoles expérimentaux. Le Chapitre 5 présente sept expériences menées chez l’adulte. Des jugements d’acceptabilité sondent les préférences francophones en matière d’interrogatives, et nuancent la notion d’acceptabilité pour distinguer entre « bon français » et français adapté au contexte. Des tâches de matched-guise approfondissent les représentations et stéréotypes sociaux liés chez l’adulte aux différentes variantes interrogatives. Il s’en dégage un profil social type des personnes les utilisant.
Le Chapitre 6 décrit deux expériences menées auprès d’enfants francophones. La première suit un protocole parallèle aux études menées chez l’adulte mais adapté à l’enfant (N=136, âge=3-11 ans). Des associations entre formes linguistiques et stéréotypes sociaux (richesse, loisirs, études) se révèlent actives dès le plus jeune âge, puis se modifient avec le développement de l’enfant. Une activité de production spontanée met ensuite les enfants dans une situation de jeux de rôles (N=68, âge=4-9 ans). Elle montre une capacité active d’adaptation au contexte dans leurs productions interrogatives. Les enfants changent très tôt leur comportement linguistique selon que l’interaction est formelle ou qu’elle est informelle, puis perfectionnent leur maîtrise de cette capacité.
La confrontation des données des adultes et des enfants plaident pour un élargissement général du cadre d’analyse des interrogatives partielles et de leur acquisition. L’alternance de formes en français est régie par des considérations sociales, liées aux représentations stéréotypées des personnes qui les utilisent. Les enfants subissent l’impact dès leur plus jeune âge de ces représentations, et leurs productions précoces en sont nécessairement touchées.

Bibliographie

Publications from 2017 on.