Soutenance de thèse : Patty Garet

Lundi 15 Février 2021, 12:30
Organisation: 
Patty Garet (LLF)
Lieu: 

En visioconférence

Patty Garet (LLF)
Le verbe -IR ; une étude morphosyntaxique et phonologique de verbes français construits sur la racine √i s/z

Cette thèse présente une étude des verbes français du second groupe ainsi que des propositions théoriques rendant compte à la fois de la structure interne de ces derniers comme de celle des verbes en -iser du premier groupe. Les analyses proposées dans cette thèse s’appuient notamment sur les outils de la théorie syntaxique Minimaliste, comme sur le modèle dit du « CV strict » de la Phonologie du Gouvernement lorsqu’il s’agit de rendre compte de la linéarisation de ces différents verbes.

Au sein des verbes du 2nd groupe et parmi les inchoatifs aux bases traditionnellement dites « adjectivales », l’on rencontre les contrastes suivants : faiblir/affaiblir, *lourdir/alourdir et salir/*asalir. C’est à partir de ces données et de l’étude de la présence ou de l’absence du préfixe directionnel a- que j’en arrive à traiter de la structure interne des verbes de changement d’état ainsi que de l’ensemble du second groupe. Je propose ainsi une analyse de l’élément qui est responsable de leur verbalisation, le suffixe à la forme alternante en <-i/-iss> en relation avec l’analyse que je donne de cette préfixation en a-.

La compatibilité avec le préfixe a- est en effet d’un enjeu capital dans la compréhension des contributions faites par chacun des éléments construisant ces verbes : le préfixe donc, qui lorsqu’il est présent non seulement force la transitivité du verbe, mais induit également des effets sur la télicité de ce dernier, l’élément <‑i/‑iss> verbalisant, mais également les bases dont le statut radical et la structure argumentale jouent leur part dans le type de verbes ainsi dérivés. L’analyse dérivationnelle proposée pour ces verbes de changement d’état du 2nd groupe et de leur relation avec le préfixe a-, me permet d’en développer également une pour les constructions pronominales en SE que l’on retrouve avec ces derniers.
Après avoir exposé mes recherches sur ces différents éléments constituants des verbes en -ir, ainsi que du comportement de ces verbes relativement à la télicité et à la transitivité, je montre que <‑i/‑iss> provient de la racine √Is/z qui lorsqu’elle sélectionne des racines simples surfacera avec ses compléments sous la forme des verbes en -i(r) du 2nd groupe. Le préfixe provient, lui, de la racine √à qui s’adjoint à √Is/z avant toute catégorisation. Dans cette thèse je montre également que lorsque cette même racine sélectionne des objets catégorisés, cet ensemble surface alors sous la forme des verbes en ‑is(er) du 1er groupe.

Jury

  • Caterina Donati (Professeure des Universités, Université de Paris/CNRS) - Présidente
  • Sabrina Bendjaballah (Directrice de Recherches, Université de Nantes/CNRS) - Rapportrice
  • Mohamed Lahrouchi (Directeur de Recherches, Université Paris 8/CNRS) - Rapporteur
  • Antonio Fábregas (Professor, University of Tromsø) - Examinateur
  • Alain Rouveret (Professeur émérite, Université de Paris/CNRS) - Examinateur
  • Jean Lowenstamm (Professeur émérite, Université de Paris/CNRS) - Directeur de thèse