LLF – Bât. ODG – 5e étage – Salle du conseil (533)
Julie Marsault (HTL / Inalco)
Symbolisme consonantique dans les langues d'Amérique du Nord
Les langues autochtones d'Amérique du Nord sont connues pour présenter des alternances de consonnes à valeur diminutive (Nichols 1971). Par exemple, en hualapai (famille yuman, Californie/Arizona), on observe la paire de lexèmes lebk 'claquer (gros objet)' et rebk 'claquer (petit objet)' (Watahomigie et al. 1982, cité dans Hantgan et Sipes 2022). Ce symbolisme consonantique a été décrit de manière très détaillée dans Nichols (1971), l'étude la plus complète disponible sur ce sujet à ce jour, à l'échelle du continent. Nichols identifie notamment plusieurs types d'alternances au niveau phonétique. Tandis que certaines d'entre elles semblent être très rares en dehors du continent américain (par exemple le /r/ comme diminutif de /l/ cité plus haut, ou encore une antériorisation du point d'articulation), un type d'alternance semble correspondre à une tendance universelle: la palatalisation (cf. Alderete et Kochetov 2017).
Je présenterai dans une première partie un état de l'art sur le symbolisme consonantique en Amérique du Nord. Dans un deuxième temps, je montrerai que l'omaha (langue siouane) possède deux types d'altérnances de consonnes: d'une part, une variation du point d'articulation des fricatives, avec trois positions, qui est une caractéristique des langues siouanes connu dans la littérature comme du symbolisme consonantique, et qui est pris en compte dans l'étude de Nichols (1971). Le diminutif est alors lié à une articulation antérieure. D'autre part, une palatalisation des occlusives dentales, très peu étudiée, et mentionnée dans aucune étude typologique ou aréale sur le diminutif ou les alternances de consonnes.
Références