Chercheur CNRS
Status : Chargé de recherches
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Mécanismes du changement syntaxique - l'histoire de l'égyptien ancien et au-delà
Les nombreuses facettes de l'histoire des langues mettent en lumière un aspect fondamental de notre faculté de langage : sa capacité à répondre aux circonstances. N'importe quelle théorie grammaticale doit donc rendre compte du fait que le langage, par nature, est en continuel développement.
Mon projet porte sur le changement syntaxique, qui implique des changements à la fois dans l'ordre des mots et dans la structure phrastique. La composante théorique de mon projet est axée sur les causes et mécanismes du changement syntaxique. Depuis la fondation de la linguistique historique comme discipline scientifique entre le milieu du 18ème siècle et le 19ème siècle, le changement syntaxique a été considéré comme une preuve cruciale de l'affaiblissement du `noyau' grammatical par des forces externes. J'essaie de développer un point de vue différent, selon lequel le changement syntaxique provient naturellement de la variation syntaxique, c'est-à-dire du fait que la langue dispose de tout un ensemble d'ordres des mots (point de vue représenté au 20ème siècle particulièrement par Labov, pour la phonétique/phonologie). Puisqu'il y a de la flexibilité dans le système des langues, le changement syntaxique n'est pas provoqué seulement par des pressions internes à la grammaire (intra-systémiques), mais peut aussi résulter de pressions externes à la grammaire, comme l'interférence dialectale et le contact de langues.
La partie empirique est largement, mais pas exclusivement, centrée sur la syntaxe historique de l'égyptien ancien. Cette langue de l'Égypte pharaonique a la tradition écrite la plus longue de toutes les langues, les premières traces remontant au 3ème millénaire avant JC. Du fait de son ancienneté et du fait qu'il est documenté de manière ininterrompue sur plus de 4000 ans, l'égyptien ancien est exceptionnellement bien adapté à l'étude du changement syntaxique sur le long terme.