Le projet scientifique du LLF pour la période 2019-2023 s'articule en quatre domaines thématiques et quatre axes transversaux. Chacune de ces huit entités fédère un certain nombre d'opérations de recherche planifiées dont les descriptifs détaillés sont disponibles ci-dessous.
Responsable : Berthold Crysmann
Le thème Le mot regroupe des travaux portant sur la structure et de l'interprétation des objets lexicaux : morphosyntaxe, sémantique lexicale, morphologie flexionnelle et constructionnelle, typologie des systèmes morphologiques, qui correspondent à autant d’opérations :
Responsable : Anne Abeillé
Le thème La phrase regroupe des opérations portant sur l’objet phrase sous ses aspects syntaxiques, prosodiques et sémantiques. Il s’articule en 6 opérations, qui représentent autant de questions et directions de recherche impliquant les chercheurs dans ce domaine : les stratégies de relativisation dans les langues du monde ; les particules finales dans les phrases subordonnées en mandarin et coréen ; la pluralité dans le domaine du nom et de l’événement ; la négation et en particulier les constructions à concordance négatives dans les langues romanes et germaniques ; les effets de saillance associés aux différents types de passivation ; les phénomènes d’ellipse dans une perspective typologique et interlinguistique.
Responsable : Jonathan Ginzburg
Le thème Discours et dialogue est la continuation du domaine Grammaire de l’énoncé et du discours. Ce domaine s’articule sur quatre opérations :
Les opérations regroupées dans ce domaine se caractérisent par des thématiques variées mais ancrées autour du discours et du dialogue. Ces recherches convoquent un emploi massif de corpus (dont plusieurs produits localement, tels que FTB, DUEL) et de techniques expérimentales appliquées à plusieurs langues. Ce travail empirique informe et oriente la modélisation formelle et nourrit les implémentations computationnelles.
Responsable : Heather Burnett
Les opérations réalisées dans ce thème étudient les langues naturelles dans leurs aspects dynamiques : comment leurs propriétés varient selon les propriétés sociales, historiques et développementales de leurs locuteurs. Les recherches dans ce domaine sont caractérisées d’un côté par leur large empan empirique (langues romanes, langues créoles, langues de l'Asie de l'Est, entre autres) et, de l’autre, par leurs méthodes innovantes (notamment à travers les expériences psycholinguistiques et la modélisation grammaticale formelle et computationnelle ). Le domaine s’articule en quatre opérations, qui correspondent aux dimensions classiques du changement (diachronie et créolisation), de l’acquisition, de la variation sociolinguistique, et visent à apporter de nouvelles réponses à des questions centrales en linguistique générale.
Responsables : Barbara Hemforth et Doriane Gras
L’axe Linguistique expérimentale s’articule en cinq opérations définies par leur domaine : sémantique/pragmatique, syntaxique, prosodique ou morphologique. Précisément :
Les techniques expérimentales mises en avant dans ces opérations sont notamment l’oculométrie, l’électroencéphalographie, l’amorçage et les questionnaires, et elles sont mises en oeuvre sur plusieurs langues. A cela s’ajoutent la constitution et le balisage instrumenté de corpus, dont certains produits localement.
En plus de ces opérations de recherche, l’axe anime deux groupes de réflexion sur des aspects méthodologiques primordiaux concernant les expérimentations ayant lieu dans le laboratoire :
Responsable : Benoît Crabbé
L’axe Linguistique computationnelle est structuré sur trois opérations :
Les travaux en modélisation sont réalisés selon deux buts complémentaires. D’une part, dans la perspective du traitement automatique des langues (TAL), le but est de produire des données structurées et des algorithmes capables de structurer ces données à partir de texte bruts. Cette perspective se décline dans l’opération 1.a visant à produire des systèmes de construction automatique de représentations sémantiques à partir de texte brut pour le français. La production et la structuration de données permet en outre d’envisager leur exploitation à des fins observationnelles et de linguistique quantitative, comme dans l’opération de morphologie computationnelle (Opération 3). Le second but est de tester des modèles linguistiques à caractère général. Les modèles informatiques permettent de mettre à l’épreuve des faits une théorie d’ensemble qui se construit à partir d’observations expérimentales isolées et de répondre ainsi à des questions concernant sa couverture et sa cohérence. Ces aspects sont notamment au coeur de l’opération 1.b, regroupant des travaux en syntaxe computationnelle symbolique sur l’allemand et le haoussa ; de l’opération 2, visant à la construction et au test de modèles des processus de traitement en prosodie, en syntaxe et sur la structure discursive ; et de l’opération 3 pour la validation d’hypothèses de morphologie quantitative sur la différence de distribution entre flexion et dérivation.
Responsable : Patrick Caudal
L’axe Linguistique descriptive et de terrain est structuré en six opérations très variées, qui toutes ont pour vocation de se mettre au service de la documentation, de la description et de la sauvegarde de variétés de langues peu décrites. Concrètement, l’axe s’articule en 6 opérations définies principalement par leur domaine aréal :
Dans plusieurs cas, les opérations se centrent autour de variétés non nationales (1, 2, 3), non écrites (3, 4, 5), peu décrites (3, 4, 5), en danger (3), et visent donc à appréhender la microvariation et documenter la richesse de la diversité ; se signalent notamment, outre les recherches de terrain classiques pour les langues de la zone Asiepacifique (4) et d’Afrique (5), l’ouverture à la Langue des signes française dans le cadre de l’opération (3) sur les langues minorées, et une attention particulière aux variétés non-standard du français (notamment hors de France). Quant à l’opération 1, elle vise à constituer et interroger des corpus d’apprenants L2 en contexte d’apprentissage.
Responsable : Chris Reintges
L’axe Formalismes linguistiques est structuré autour de quatre opérations focalisées sur la recherche théorique-fondamentale plutôt que sur les enquêtes empiriques théoriquement éclairées.
L’objectif est de comparer de façon exploratoire les différents types de modélisations des aspects formels du langage. Dans ce cadre, l’axe s’attaque à des questions sur l’architecture et les mécanismes mis en oeuvre dans les modules syntaxiques et sémantiques ainsi que leur interaction avec d’autres composantes linguistiques et cognitives.